mardi, mars 28, 2006
Echec a l’education
Extraits:
Yalda est la jeune fille qui, le 20 janvier 2006, sur ordre de Youssouf Fofana, 25 ans, a dragué Ilan Halimi, vendeur de téléphones portables dans une boutique du boulevard Voltaire, à Paris, avant de l'attirer dans un piège qui l'a conduit vers sa mort, le 13 février, au terme d'épouvantables tortures.
Contre la promesse de 3 000 à 5 000 euros, elle a participé à la funeste entreprise. C'est son amie Tifenn G., une petite brune moins "bimbo" que ses amies de l'internat de Thiais, dans le Val-de-Marne, mais "rabatteuse" hors pair, qui l'avait recommandée. Tifenn était fournisseuse d'appâts pour Youssouf Fofana.
Au fil de leurs aveux devant la brigade criminelle se dévoile une histoire terrifiante sur fond de vie ordinaire. Comme plus de trente personnes à Bagneux, elles ont tout su, ou presque, et n'ont rien dit, ou à peine, imperméables à l'horreur et aux états d'âme, et comme incapables de regrets.
Audrey L., 25 ans, suit des cours pour devenir assistante médicale.
Audrey est amoureuse de Jérôme. Pour lui, elle cache dans sa chambre un seau qui contient des sacs avec du shit et de l'herbe et "l'équivalent de deux ou trois tablettes de chocolat" de résine de cannabis précoupée, dans lequel Jérôme vient régulièrement puiser. Elle a confiance.
Ce sera Yalda. Elève de seconde, elle est scolarisée dans le même internat que Tifenn. C'est une ravissante brune à la bouche pulpeuse. Sa mère, iranienne, est réfugiée politique, arrivée en France il y a six ans, après la mort de son mari. Sa soeur aînée est handicapée mentale. Yalda, elle, a été victime d'une "tournante", fin 2001, à l'âge de 13 ans. Elle est suivie par un juge pour enfants de Bobigny et des éducateurs spécialisés.
Leïla était monitrice dans des centres de vacances. Elle avait passé son brevet d'aptitude à la fonction d'animateur (BAFA), elle possède d'excellentes recommandations de la mairie de Bagneux et voulait devenir assistante sociale. La prochaine colonie paraît compromise. "Mumu", elle, était admissible à l'écrit de gardien de la paix. Sans toute cette histoire et sa mise en examen, elle aurait passé l'oral le 28 février.
Extraits:
Les maisons de maître du XVIIe abritent les salles de classe, l'internat est bordé d'un parc de plusieurs hectares et de courts de tennis. La pédagogie de ce lycée privé se veut aussi efficace qu'inventive : "Cinquante années d'expérience consacrées à l'adolescence et aux problèmes posés par la transmission du savoir", lit-on sur les prospectus de cet établissement hors contrat.
Le soir, dans le dortoir à quatre lits de Grignon, Yalda raconte ses soucis à Isabelle M. - outrée mais complice tacite, de fait, de la séquestration d'Ilan. Tifenn, elle, à la sortie des cours, le vendredi, prodigue à Fofana ses conseils pour Ilan : "Je lui avais dit qu'il fallait le garder en bonne santé, car ce serait une bonne carte pour lui par la suite."
Avec les 100 euros offerts par Fofana, Ruth s'achète "une paire de bottes".
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2 commentaires:
Ce fameux internat de Thiais me semble l'endroit rêvé pour l'éducation des jeunes filles... L'article du "Monde" me fait penser à un mauvais scénario de série Z américaine...
Surtout que connaissant Thiais & Choisy : C’est glauque à souhait
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