jeudi, mai 25, 2006

Mais que fait la police

L'industrie du cinéma doit déjà faire le ménage chez elle.





Extrait :
Mais au-delà de la tradition et des paillettes, d'autres affaires se jouent sur la Toile : Da Vinci Code est le film de tous les records (plus de 77 millions de dollars de recette le premier week-end aux Etats-Unis et 224 millions de dollars au box-office mondial, selon la société Exhibitor Relations), et sa sortie en France était attendue comme le Messie. Les "vidéo-pirates" et "vidéo-receleurs" ne l'ont pas ratée. En effet, et malgré un déploiement mondial des copies officielles concentré sur trois jours (Le Monde du 18 mai 2006), le film circulait déjà sous plusieurs formats et sur plusieurs types de réseaux de partage seulement cinq jours après sa projection à Cannes.

En France, Les Choristes de Gérard Jugnot ou plus récemment Les Bronzés 3 de Patrice Leconte ont ainsi circulé en qualité DVD moins d'un mois après leur sortie en salles. Ce cas de piratage est le plus grave et le plus préjudiciable, puisque c'est dans la chaîne de production des longs métrages, notamment lors de la postproduction, comme en témoignent parfois les micros présents à l'image, que les fuites ont lieu. Aux Etats-Unis, une étude conjointe de l'université de Pennsylvanie et d'AT & T réalisée en 2004 a démontré qu'une majorité de films piratés en qualité DVD provient directement des studios d'Hollywood ou même des jurés aux Oscars. En France, la société Thomson met la dernière touche actuellement à un système de tatouage des images destiné aux professionnels baptisé Nexguard, censé dissuader ou du moins enrayer ce type de diffusion.

Les réseaux peer to peer (P2P) classiques (eDonkey2000/eMule, Gnutella/Ares, Kazaa/FastTrack, BitTorrent/Azureus, etc.) sont maintenant systématiquement envahis par des fichiers-leurres, et l'on n'accède plus que rarement à une version regardable des films. Il est de plus en plus fréquent de se retrouver en fin de téléchargement devant un navet porno, un fichier de format inconnu ou, maigre consolation, la bande-annonce du spectacle convoité.

Récemment, une nouvelle race de logiciels de P2P comme WinMX ou Freenet sont apparus. Les premiers balaient plusieurs réseaux, permettant ainsi d'accéder à un plus grand nombre de sources, et sont décentralisés : plutôt que d'aller chercher le lien vers le fichier convoité sur des serveurs dédiés et connus, chaque utilisateur de ces logiciels embarque des fonctions de listage des sources partagées disponibles. Pour Freenet, la grande nouveauté est la cooptation. En effet, pour utiliser ce système d'échange, il faudra montrer patte blanche et être parrainé : c'est la création de réseaux de confiance.

La tendance de ces logiciels qui sont, au regard de la nouvelle loi Dadvsi, devenus illégaux, est donc à la décentralisation et la cooptation. Pourtant, le vrai danger pour les majors est ailleurs, dans les groupes de discussion ("newsgroups"). A l'origine conçus pour débattre librement tous azimuts, certaines hiérarchies de discussions ont été spécialement créées pour l'échange de fichiers. Les films en français ont leur espace, et sur le plus connu et le plus actif ("alt.binaries.svcd.french"), voilà déjà une semaine qu'est recensé le Da Vinci Code FRENCH.

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