dimanche, avril 23, 2006
Quand un Noir entend dire du mal d'un juif, il doit ouvrir les oreilles car c'est de lui qu'on parle
Extrait :
Cet observateur engagé estime l'antisémitisme noir "extrêmement minoritaire mais extrêmement violent". Il constate avec inquiétude que les agressions, quasi inexistantes il y a encore deux ans, ne cessent d'augmenter. Elles sont, selon Sammy Ghozlan, surtout le fait de "Noirs de confession musulmane".
Le climat est alors, selon l'initiateur, à une "indifférence sympathique" entre les deux communautés. Prévaut encore dans l'intelligentsia noire la formule de Frantz Fanon, un des "Nègres fondamentaux" avec Senghor et Césaire : "Quand un Noir entend dire du mal d'un juif, il doit ouvrir les oreilles car c'est de lui qu'on parle."
Les prémonitions se sont confirmées. "Les banlieues où les jeunes Noirs sont victimes de discriminations ont été un terreau favorable aux discours venus des Etats-Unis. Avec la seconde Intifada, en 2000, les descendants de colonisés africains se sont identifiés aux Palestiniens, poursuit Abdoulaye Barro. Les juifs se sont battus pour avoir une place dans la société française. Par glissement, ils sont devenus ceux qui empêchent les Noirs d'obtenir la leur. Du modèle, on est passé à la convoitise, puis au ressentiment, et finalement à la haine."
"Les jeunes laissés-pour-compte identifient le juif au capital, poursuit le réalisateur. Ils ne stigmatisent pas le juif en tant que juif mais en tant que réussite sociale. Leur discours raciste tient d'abord à leur manque de culture."
Puis la communauté noire américaine s'est radicalisée avec le Black Power, la "Nation of Islam" ou l'afrocentrisme d'un Leonard Jeffries. Diana Pinto côtoiera des étudiants noirs qui refuseront d'accueillir un Blanc à leur table. "La main blanche la plus facile à mordre était finalement la main juive puisque c'était une de celles qui étaient tendues", explique Diana Pinto.
Les propos sur les Africains pleurnichards ou les Antillais "assistés" d'Alain Finkielkraut ont créé des rancoeurs. "Dieudo est prétendument antisémite, tandis que Finkielkraut ne fait qu'exprimer sa liberté d'expression", ironise un intervenant sur la Toile. Cette impression de "deux poids-deux mesures" revient comme une litanie. Elle est ressentie par nombre de Noirs, bien au-delà des cercles qui adhèrent aux thèses conspirationnistes. Le faible écho donné à l'agression de l'humoriste en Martinique, en 2005, ou à l'attaque de son théâtre par des nervis, le 19 février, alimente le même grief et entretient l'image du martyr.
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