Au coeur du trafic d'organes en Chine
Shanghaï, première destination des Israéliens pour les greffes
LE MONDE 24.04.06
Voir au préalable mon post : Camp de concentration en Chine
Etonnament, Le Monde ne parle que de cadavres des condamnés à mort exécutés. Alors que dans l'avant dernier Monde 2, il y avait un article sur les prélevements d'organes sur les membres (sans jeu de mots) de Falun Gong.
Extrait :
La publicité en ligne sur le site du Centre international d'assistance à la transplantation de la ville de Shenyang, dans le Nord-Est chinois, affiche sans complexe la couleur : "Donneurs d'organes disponibles immédiatement ! Contactez-nous avant de tomber très malade ! Un conseil : sachez qu'en décembre et en janvier, c'est la bonne saison, quand le nombre de donneurs est le plus élevé ; cela vous permettra d'attendre le minimum de temps avant de vous faire greffer un organe."
La publicité de ce centre doit être décodée de la façon suivante : "organes disponibles immédiatement" signifie que l'utilisation des organes des condamnés à mort permet d'avoir toutes chances de trouver rapidement un donneur dont la compatibilité s'accorde avec le receveur. "Décembre et janvier, c'est la bonne saison" est une référence pudique au fait que le nombre d'exécutions est traditionnellement plus élevé durant les semaines précédant le Nouvel An chinois. Une tradition immémoriale veut en effet qu'en Chine on n'exécute pas les gens après le début du printemps, symbole du renouveau.
Il confie sous le sceau de l'anonymat : "Mon pauvre monsieur, il y a tellement de Japonais qui viennent se faire greffer des organes en Chine que nous n'arrivons pas à suivre le rythme ! Surtout ne faites pas venir de Français ici !" Sur le site du centre, on affiche sans vergogne les prix : 62 000 dollars pour un rein, une centaine de milliers pour un foie, un pancréas entre 150 000 et 170 000, un coeur 160 000, une cornée 30 000 (1 dollar vaut 0,81 euro). Voyage non compris... Selon notre interlocuteur, une centaine de Japonais sont venus se faire greffer un rein dans les hôpitaux de Shenyang et de Shanghaï "ces dernières années".
En réalité, comme l'a indiqué un rapport du département d'Etat américain datant de 2001, "de nombreuses informations qu'il a été jusque-là impossible de confirmer de manière indépendante font état de prélèvements d'organes sur des prisonniers encore vivants et des exécutions planifiées afin de répondre à des demandes spécifiques d'organes..."
Reste à savoir si et comment cette réglementation sera appliquée, la Chine étant un pays où, entre la législation et les pratiques, il y a loin de la coupe aux lèvres.
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