vendredi, avril 21, 2006

Il ne suffit pas

Je me rappelle du choc qu’avait fait le résultat de Jean-Marie Le Pen à l’élection européenne de 1989. Mes potes avaient tous des gueules d’enterrement. C’est la première fois que le blond avait dépassé la barre des 10 % : 11,73 %.

Tous les partis de gauches avaient fait des grands discours : Plus jamais ça. Ils refusaient d’être sur les mêmes plateaux TV que lui. Puis ça c’est tassé. Et rebellotte en 1994 : 10,52 %. Bref on s’habitue à tout. C’est bizarre c’est les mêmes qui ont hurlés en 1989 qui ont hurlés en 2002 alors qu’ils étaient en vacances pour le 1er tour.

Une chanson des Frères Misères en 1996 qui me plait assez.

IL NE SUFFIT PAS
(Mano Solo / Mano Solo-Frères Misères)

Il ne suffit pas de s'offusquer
Quand on tue un étranger
De dire que la France à la merde au cul
Qu'à Orange Toulon ça pue
Il ne suffit pas de s'étonner devant les scores
De Le Pen
Répéter mille fois ça m'fait de la peine
Il ne suffit pas de dire ce sont des gros cons
Ni d'écrire de grands articles à sensation
Il ne suffit pas de crier au loup pour ces chiens

Cette meute qui rameute en notre sein
Il ne suffit pas de condamner ces condamneurs
De dénoncer ces dénonceurs
Il ne suffit pas de gueuler plus jamais ça
Et tranquillement rentrer chez soi
Alors que lui il va voter

Son meilleur moyen pour nous niquer
Le cyclope dans sa grotte fuma sa gauloise
En écoutant sa putain de musique bavaroise
Mais qu'est-ce qu'on peut faire
Ils savent mieux que toi faire la guerre
Qu'est-ce qu'on peut faire
Ah putain
Des chansons à la con



Extrait :
Malgré ces mutations, les partis de gouvernement ont fait comme s'ils pouvaient continuer à tenir leur promesse - assurer à tous une vie sans cesse meilleure -, alors que c'était devenu impossible.
Or les promesses non tenues alimentent, chez ceux qui les prennent au sérieux, une rancoeur qui s'exprime en grogne permanente et explose parfois en bouffées de colère.
Ni la voie américaine, qui combine un chômage bas et une forte proportion de travailleurs pauvres, ni la solution danoise, dans laquelle la société prend tout le monde en charge mais exige, en retour, des demandeurs d'emploi qu'ils soient prêts à accepter des tâches sans rapport avec ce qu'ils estiment être leur métier, ne semblent praticables dans la société française, marquée par l'opposition perpétuelle entre ce qui est digne et noble, et ce qui ne l'est pas.

1 commentaire:

Madjid Ben Chikh a dit…

Pour ceux de ma génération, c'est l'élection de Dreux et Aulnay sous bois en 1983 et les Européennes de 84, le choc ! Avant, Le Pen n'existait finalement pas, ou alors en dessous de 1%... En 84, avec plus de 10% il était devant le PCF ! Ce sont les riches qui ont voté Le Pen les premiers, pour chasser la gauche (le 7ème a eu un maire FN ). On a même fait SOS Racisme pour ça... c'est dire.
La doite, à l'époque, bossait beaucoup avec la FN... pour mettre fin à l'"expérience socialiste" (sic)