samedi, juin 17, 2006

Preparation a la grippe aviaire

A note dans l'article de "c" de Chine en minuscule





La chine est un réservoir inépuisable de fossiles, en particulier de volatiles. Depuis une décennie, ses gisements ont profondément remanié l'image des ancêtres des oiseaux. Celui de Changma, dans la province de Gansu, dans le nord-ouest du pays, vient de livrer de nouveaux spécimens vieux d'environ 110 millions d'années, qui devaient nager et plonger presque aussi bien que nos canards modernes, grâce à leurs pattes palmées.

Gansus yumenensis était déjà connu, par un fragment pelvien. Mais les cinq nouveaux fossiles décrits par Hai-lu You, de l'académie chinoise de sciences géologiques, et ses collègues, dans la revue Science du 16 juin, révèlent presque tout de l'anatomie de ce qui apparaît comme le plus ancien palmipède connu. Les doigts de ses pattes arrière sont clairement reliés par une membrane évoquant celle du grèbe.

"Cette anatomie indique une spécialisation dans un mode de vie amphibie, écrivent les chercheurs. Ce qui vient à l'appui de l'hypothèse selon laquelle les oiseaux modernes sont issus de niches aquatiques ou littorales." Hai-lu You et ses collègues verraient volontiers en Gansus yumenensis l'ancêtre de tous les oiseaux modernes. Ils soulignent que d'autres oiseaux du crétacé (- 145 à - 65 millions d'années), comme Ichtyornis, étaient eux aussi aquatiques. Mais d'autres espèces de la même époque sont clairement terrestres. Il faut imaginer, avancent donc les paléontologues, qu'ils aient perdu leur caractère amphibie avant l'extinction massive qui a mis fin, il y a 65 millions d'années, au règne des dinosaures.

Philippe Taquet, paléontologue au Muséum nationale d'histoire naturelle (MNHN), trouve cette hypothèse "osée". "Elle est séduisante, mais n'apporte pas de réponse définitive à l'origine des oiseaux modernes, assure-t-il. On ne peut exclure d'autres scénarios, où l'on retrouverait des oiseaux terrestres sur des gisements plus continentaux, mais aussi plus rares : il faudrait rebâtir une autre classification." Son collègue Eric Buffetaut est lui aussi sceptique. "La nature réinvente fréquemment les mêmes solutions, indique-t-il. L'adaptation à la vie aquatique, les pattes palmées, ont pu apparaître à plusieurs reprises au cours de l'évolution."

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