vendredi, juin 30, 2006
Smoke on the water
jeudi, juin 29, 2006
Le toutou
Une vieille promène son caniche & d’un coup lui dit : « Attention aux crottes ! » en l’écartant avec sa laisse pour qu’il passe à coté.
lundi, juin 19, 2006
Bientot pour les electeurs
Pas facile de travailler sur les cafards... "Beaucoup de gens trouvent que ce n'est pas sérieux de dépenser l'argent des contribuables à s'exciter sur des blattes !", confie Jean-Louis Deneubourg, responsable du service d'écologie sociale de l'Université libre de Bruxelles. Et pourtant... Ce biologiste vient de diriger pendant trois ans un programme européen, baptisé "Leurre", qui lui a permis d'infiltrer un robot dans une colonie d'insectes. Une recherche qui a donné d'étonnants résultats : le robot a non seulement été accepté comme un congénère, mais il a pu influencer les décisions collectives, sans agressivité.
A vue d'oeil, le cafard artificiel, baptisé InsBot, fabriqué par l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, ne ressemble pas à un insecte. Plutôt à un vulgaire cube électronique de 3 centimètres sur 4, équipé de moteurs et d'une caméra miniature. Mais il se déplace exactement comme une blatte et il est couvert de phéromones - des "odeurs" essentielles à la communication animale - identiques à celle des insectes.
En faisant cohabiter leurres et blattes pendant des milliers d'heures, l'équipe de Bruxelles a étudié comment les automates pouvaient infléchir le comportement du groupe. Sachant que les cafards préfèrent se reposer dans l'obscurité, ils ont mis à leur disposition deux abris, un clair et un sombre. Les cafards préfèrent le noir. Mais les scientifiques ont découvert que lorsqu'un nombre suffisant de robots était programmé pour se rendre dans l'abri clair, la colonie entière était prête à s'y réfugier, pour le simple plaisir de se retrouver ensemble !
Autre résultat, "les robots sont eux-mêmes capables de réagir aux signaux des animaux", soutient M. Deneubourg. Autrement dit : les leurres ne sont pas télécommandés. Une fois programmés, ils communiquent alors avec l'animal sans intervention humaine. Ce qui ouvre, selon le scientifique, la voie à des applications de toutes sortes. Des pièges "intelligents", ou encore des épouvantails automatiques pour chasser les étourneaux aux abords d'un aéroport, et même des "chiens de berger" artificiels afin d'éviter les mouvements de panique des troupeaux de moutons.
Les expériences s'étendent désormais à d'autres espèces animales. M. Deneubourg travaille déjà sur des poussins, et cherche à mettre au point une "mère poule" artificielle. A Toulouse, une équipe de chercheurs du CNRS dirigée par Guy Theraulaz s'intéresse, elle, plus particulièrement aux moutons.
samedi, juin 17, 2006
Produire en Chine
Apple répond sur la Chine
Thursday 15 June 2006
Après les allégations du Mail on Sunday, Apple rappelle son code de conduite et promet d'enquêter.
Dans une réponse à MacWorld UK, Apple affirme être en train « d’enquêter sur les allégations concernant les conditions de travail dans l’usine de fabrication des iPod en Chine ». Selon le Mail on Sunday, ces usines sont des lieux surveillés de façon militaire, où les visites sonty interdites et les employés payés une misère. Apple ajoute qu’aucune violation du code de conduite soumis à ses fournisseurs ne sera tolérée. Disponible en ligne, celui-ci stipule que les lignes de productions doivent être sures, que les travailleurs doivent être traité avec respect et dignité et que le processus de fabrication doit être écologiquement responsable. Toujours selon Apple, son code requiert au minimum de suivre les lois du pays, en intégrant aussi des avancées sociales et environnementales basées sur les normes internationales, telle que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Toutefois, si le code d’Apple stipule que les travailleurs doivent être libres de se constituer en syndicats, ceux-ci sont interdits en Chine.
Source
Morgan Bretonnet
WeBlogs P2P & NTIC
Un Blog digital à caractère informatif
P2P, TIC, Web, Médias, droit de la société d'information... tout ça et plus
Quand l'iPod fait de l'ombre à Nike jeudi 15 juin 2006 | 23:24 |
Il n'y a pas quand terme de marketing que Nike et Apple peuvent faire cause commune. Après la chaussure de sport produite dans des usines en Chine, MacWorld nous apprend qu'Apple fait également produire ses iPod en Chine contre une rémunération allant de £27 à £54 par mois...
Apple à bien sur immédiatement réagit en publiant un communiqué :
"Apple is committed to ensuring that working conditions in our supply chain are safe, workers are treated with respect and dignity, and manufacturing processes are environmentally responsible....currently investigating the allegations regarding working conditions in the iPod manufacturing plant in China..... It does not tolerate any violations of its supplier code of conduct, which is posted online".On comprend beaucoup mieux désormais la marge d'Apple sur ces iPod et son impact sur les résultats financiers de la compagnie. En bonne oeuvre charitable vous allez voir que Steve Jobs va bien nous dire qu'en produisant ses iPod en Chine il aide au développement économique du pays...
Encore des pauvres
par Fabrice TASSEL
Liberation : samedi 17 juin 2006
Plus fort que bien des discours sur la paupérisation des classes populaires et moyennes, ces chiffres issus d'une enquête réalisée auprès des personnes faisant appel aux banques alimentaires (1) : une personne sur dix est salariée, 16 % touchent une retraite, 67 % d'entre elles disposent d'un logement durable, 24 % sont hébergées, une personne sur dix seulement vit sans logement. Ces données démontent l'idée reçue qui voudrait que les personnes ayant des difficultés à se nourrir soient toutes exclues et privées des besoins élémentaires. «Les couches de la population ayant recours à l'aide alimentaire augmentent. C'est le constat d'un environnement social dégradé, voire délabré», lâche Pierre de Poret, président de la Fédération française des banques alimentaires (FFBA).
Allongement. Parmi les catégories dont les besoins sont croissants, figurent les familles monoparentales, dont une sur quatre fréquente le réseau de la FFBA. Les femmes vivant seules avec un jeune enfant et se débrouillant avec un petit boulot sont les plus nombreuses. Une autre partie des habitués de ce type d'aide sont les moins de 26 ans (notamment en Ile-de-France) et les plus de 70 ans. Catégories les plus fragilisées de la population. L'allongement de la durée de l'appel à cette aide est un autre signal fort : une personne sur deux y a recours depuis plus d'un an, et une sur trois se fait aider depuis plus de deux ans. Un dernier chiffre : 72 % des personnes accueillies sont françaises.
La demande croissante des agriculteurs interpelle aussi la FFBA. «La pauvreté dans les zones rurales semble bel et bien progresser, relève Pierre de Poret. Il semble que les solidarités traditionnelles de la famille et du voisinage jouent moins. L'isolement y est plus grand que par le passé.» A la campagne apparaît une demande d'aide qui va au-delà de la nourriture.
Selon l'étude du CSA, «huit associations sur dix ont mis en avant un objectif dépassant le cadre de l'aide alimentaire, comme l'aide à l'intégration sociale, à la reconstruction personnelle ou aux soins de santé». Certaines personnes viennent dans le réseau des banques alimentaires pour signaler une détresse sociale ou financière.
Même si le besoin alimentaire n'apparaît pas prioritaire, les associations donnent de la nourriture pour que la personne réalise une économie sur ce poste budgétaire, permettant ainsi de faire face à d'autres dépenses comme le loyer ou l'achat de vêtements.
Symptômes d'une crise sociale profonde, bien des associations ont dû élargir leur périmètre d'intervention au-delà du seul don de nourriture.
Soutien scolaire. Elles fournissent aussi des vêtements, donnent des conseils pour des démarches administratives, pratiquent le soutien scolaire, ou encore proposent des ateliers (bricolage, couture, lecture). «D'ailleurs, souligne Pierre de Poret, les associations demandent une aide plus grande de la part des collectivités territoriales, car elles ont le sentiment d'assurer une part de l'aide sociale qui incombe à l'Etat.»
Preparation a la grippe aviaire
La chine est un réservoir inépuisable de fossiles, en particulier de volatiles. Depuis une décennie, ses gisements ont profondément remanié l'image des ancêtres des oiseaux. Celui de Changma, dans la province de Gansu, dans le nord-ouest du pays, vient de livrer de nouveaux spécimens vieux d'environ 110 millions d'années, qui devaient nager et plonger presque aussi bien que nos canards modernes, grâce à leurs pattes palmées.
Gansus yumenensis était déjà connu, par un fragment pelvien. Mais les cinq nouveaux fossiles décrits par Hai-lu You, de l'académie chinoise de sciences géologiques, et ses collègues, dans la revue Science du 16 juin, révèlent presque tout de l'anatomie de ce qui apparaît comme le plus ancien palmipède connu. Les doigts de ses pattes arrière sont clairement reliés par une membrane évoquant celle du grèbe.
"Cette anatomie indique une spécialisation dans un mode de vie amphibie, écrivent les chercheurs. Ce qui vient à l'appui de l'hypothèse selon laquelle les oiseaux modernes sont issus de niches aquatiques ou littorales." Hai-lu You et ses collègues verraient volontiers en Gansus yumenensis l'ancêtre de tous les oiseaux modernes. Ils soulignent que d'autres oiseaux du crétacé (- 145 à - 65 millions d'années), comme Ichtyornis, étaient eux aussi aquatiques. Mais d'autres espèces de la même époque sont clairement terrestres. Il faut imaginer, avancent donc les paléontologues, qu'ils aient perdu leur caractère amphibie avant l'extinction massive qui a mis fin, il y a 65 millions d'années, au règne des dinosaures.
Philippe Taquet, paléontologue au Muséum nationale d'histoire naturelle (MNHN), trouve cette hypothèse "osée". "Elle est séduisante, mais n'apporte pas de réponse définitive à l'origine des oiseaux modernes, assure-t-il. On ne peut exclure d'autres scénarios, où l'on retrouverait des oiseaux terrestres sur des gisements plus continentaux, mais aussi plus rares : il faudrait rebâtir une autre classification." Son collègue Eric Buffetaut est lui aussi sceptique. "La nature réinvente fréquemment les mêmes solutions, indique-t-il. L'adaptation à la vie aquatique, les pattes palmées, ont pu apparaître à plusieurs reprises au cours de l'évolution."
jeudi, juin 15, 2006
lundi, juin 12, 2006
Liste des meilleurs cadeaux
J’en étais resté à ce superbe doublé :
Un pèse-personne
Un dictionnaire
Il faut vraiment évité le concept parfum / savon. On pourrait croire que vous n’êtes pas vraiment méchant.
Mais un copain a trouvé un cadeau idéal qu'il n’a lui-même expérimenté sur sa femme.
Une séance de relooking.
C’est fort.
vendredi, juin 09, 2006
Compromettre ses principes
Sergey Brin, l'un des co-fondateurs de Google, s'est exprimé sur un sujet particulièrement délicat : son auto-censure en Chine. Rappelons que le célèbre moteur de recherche avait lancé en janvier dernier son portail chinois. Le géant de l'Internet s'était attiré les foudres du gouvernement américain mais également du public : google.cn ne renvoie pas exactement les mêmes résultats que ses homologues, parce qu'il n'indexe pas les mêmes pages !
Aujourd'hui, M. Brin s'explique enfin. Si la censure de contenus politiquement incorrects a été acceptée par Google, c'est parce que ses fondateurs savaient que c'était le seul moyen d'entrer en Chine et qu'ils désiraient apporter aux internautes du pays un service rapide de recherche.
"Nous pensions que nous pouvions peut-être compromettre nos principes en échange de quoi nous pourrions fournir de l'information aux Chinois et gagner en efficacité", explique M. Brin.
D'après Reporters sans frontières, le gouvernement chinois aurait décidé de bloquer l'accès au portail international de Google (google.com) qui n'est pas censuré. Selon l'association, les internautes des plus grandes villes chinoises rencontrent des difficultés pour accéder au moteur de recherche mais également aux services Google News et Gmail.
Une porte parole de Google en Chine a déclaré qu'une enquête était en cours.
(Atelier groupe BNP Paribas - 08/06/2006)
La retraite a 80 ans en 2060
ESPÉRANCE DE VIE À LA NAISSANCE :
la moyenne mondiale est de 67 ans (chiffres 2005) selon Population Reference Bureau. Ce chiffre est de 79 ans pour les pays d'Europe de l'Ouest ; 78 ans en Amérique du Nord ; 72 ans en Chine ; 62 ans en Inde ; 52 ans en Afrique.
EVOLUTION :
depuis cinquante ans, l'espérance de vie dans les pays industrialisés augmente d'un an tous les cinq ans.
Extrait :
L'espérance de vie dans les pays industrialisés sera d'environ 90 ans en 2050, si on ne fait que prolonger les tendances actuelles. Au Japon et en Suède, elle atteindra même 95 ans. Mais il est tout à fait possible qu'elle soit plus importante car nous sommes devenus très efficaces pour traiter les maladies qui viennent avec l'âge.
Le débat actuel est encore timide. On parle de fixer l'âge de la retraite non plus à 65 ans, mais à 67, 68 ou 69 ans. Aux Etats-Unis par exemple, cet âge va d'ici cinq ans passer à 67 ans. Mais la vraie question est déjà : de combien devons-nous l'augmenter de plus ? Si nous voulons réellement payer les pensions dans les pays industrialisés, sans augmenter leur coût pour la société, il faudra que la retraite soit au moins fixée à 75 ans d'ici vingt-cinq, trente ans. Dans certains pays, en fonction de l'espérance de vie, la retraite à 80 ans pourrait même être envisagée en 2060. Maintenant, tout dépend du modèle de société que les politiques vont choisir.
Les gouvernements peuvent décider de réduire les montants des pensions. Mais la situation démographique inédite à venir nous force à réfléchir à ce que signifie "être à la retraite". Le vrai problème est que les gouvernants ont du mal à se projeter au-delà de leur propre vie politique.
Si, en 2050, vous partez à la retraite à 65 ans, qu'allez-vous faire des trente ans qui vous restent à vivre ! Certaines personnes seront malades, mais les plus en forme, la majorité, vont vouloir rester actives économiquement, en exerçant peut-être des métiers totalement différents. C'est déjà ce qui se passe aux Etats-Unis où se développe le temps partiel. Le gouvernement peut encourager ce type de pratique en versant une partie de la retraite. Dans le futur, nous allons peut-être créer un nouveau style de vie où nous ne travaillerons pas 100 % du temps avant de nous reposer. Un système plus flexible avec des périodes d'alternances : travailler dix ans, s'arrêter un an ou deux, recommencer...
La Suède, par exemple, va devoir augmenter son âge de la retraite assez rapidement, car son "taux de dépendance" est quasiment le double de celui des Etats-Unis (2 seniors pour 5 actifs, contre 1 sur 5). Ce pays va devoir prendre de l'avance et fixer un âge de retraite que les autres n'atteindront que dix à vingt ans plus tard. L'Italie, dont le taux de natalité est très bas, va également devoir porter rapidement cet âge à au moins 70 ans si le pays veut avoir des comptes en ordre. En France ou aux Etats-Unis, où la natalité est plus importante, les choses peuvent aller un peu plus doucement.
A quels problèmes vont être confrontés les deux futurs géants, Chine et Inde ?
Ces deux pays auront 300 millions d'habitants supplémentaires dans les trente ou quarante prochaines années ! L'espérance de vie y augmente très rapidement, comme au Japon dans les années 1950. Pour l'instant, aucun d'eux ne propose de régime de retraite, à l'exception de ceux destinés aux fonctionnaires. Des systèmes sont testés, mais le coût va être gigantesque : dans vingt ans, Inde et Chine devront consacrer 4 % à 5 % de la croissance du PIB uniquement à payer ce coût additionnel. D'ailleurs, la Chine vient d'imaginer un système créatif. Puisque ce sont culturellement les fils qui doivent soutenir les personnes âgées, si vous avez un fils, vous recevez moins de retraite que si vous n'en avez pas. Et si vous en avez deux, vous en recevez encore moins.
Les traitements qui permettent de rallonger la vie sont chers. Les pays riches, la Chine ou l'Inde, vont pouvoir se les payer. Mais comment vont faire les autres, non seulement les pays pauvres, mais aussi les pauvres des pays riches ?
Aux Etats-Unis, le nombre de personnes n'ayant pas accès aux soins est bien supérieur à ce qu'il est en Europe, et ces personnes le "payent" littéralement en mourant plus vite : les 10 % les plus pauvres ont une espérance de vie de six ans inférieure au reste de la population américaine. Même phénomène quand vous comparez les pays : entre "pauvres" et "riches", les espérances de vie diffèrent de dix, quinze ans, ou même trente ou quarante ans. Le fossé devrait se creuser significativement. Le risque des prochaines décennies est de créer de façon permanente une "underclass", un groupe de population socialement déclassé.
Extrait :
Au plan mondial, la population augmente et vieillit en même temps. Selon l'ONU, l'âge moyen de la population sera, en 2050, de 38 ans, dix ans de plus qu'en 2005, et il s'élèvera même à 50 ans au milieu du XXIe siècle dans près de quatorze pays, pour moitié situés en Europe.
En France, l'âge moyen s'inscrira à 45 ans en 2050, contre 39 actuellement. Les plus de 60 ans représenteront 46 % de la population en 2050. Ce chiffre était de 25 % en 2005. La population active, elle, connaîtra une évolution inverse, pour avoisiner 55 %.
A l'inverse, "certains pays d'Europe continentale, comme la France et l'Italie, verraient leur ratio de dette franchir nettement la barre des 200 %". Si la tendance actuelle se poursuivait, la dette française représenterait 223,4 % du PIB d'ici à 2050. Elle se hisserait même jusqu'à 271,1 %, dans le cas d'une hausse des primes de risques exigées par les investisseurs. Petite consolation, la France ferait mieux que le Japon, dont la dette pourrait grimper jusqu'à 1 100 % du PIB en 2050 !
L'endurance coréenne
Extrait :
De l'usine au laboratoire, de la dictature à l'une des démocraties les plus dynamiques de la région, la Corée du Sud est en train de battre le Japon en rapidité de développement et peut-être aussi de rayonnement : alors que l'Archipel a mis un siècle et demi à devenir la deuxième économie du monde et un pôle de culture populaire, la Corée du Sud est en passe de lui tailler des croupières.
Non contente d'avoir des entreprises "ruban bleu" dans le secteur des hautes technologies, la Corée du Sud devient un foyer d'innovation et d'exportation de culture de masse chez ses voisins dont - gage de succès - le Japon, premier marché jeune de la planète, où ses séries télévisées, ses talents et jeux vidéo font fureur. La déferlante de la pop coréenne, dénommée "hallyu" ("la vague coréenne"), s'étend du cinéma à la cuisine en passant par les cosmétiques. Elle est révélatrice de la nouvelle place d'un pays qui apparaît comme symbole d'une modernité enracinée dans une identité asiatique.
La Corée ne se contente pas d'inventer. Elle applique ses innovations à la société : c'est le pays le plus "branché" de la planète (les trois quarts des foyers disposent d'une connexion Internet), et elle a fait de certains portails des relais de la démocratie. Ce n'est plus en lisant les journaux mais en consultant les portails Internet des "news guérillas" que l'on sent le pouls de la société. Le succès le plus étonnant est le rayonnement culturel de ce petit pays de 48 millions d'habitants pris en étau entre ses géants voisins chinois et nippon : de la Malaisie au Japon en passant par la Chine et le Vietnam, des millions d'Asiatiques jouent à des jeux vidéo ou regardent chaque soir des séries télévisées produits en Corée.
Au Japon, où la minorité coréenne a longtemps été victime de discriminations, des "Korea towns" telles que le quartier d'Okubo, à Tokyo, sont devenues des pôles d'attraction pour les jeunes Nippons. Un boom porté par la vogue du film Sonate d'hiver (2004), dont l'acteur principal, Bae Yong-joon, est la coqueluche des Japonaises. A quoi tient cet engouement ? La forte identité coréenne, cimentée dans l'adversité, séduit dans une région désormais rétive à ce qu'elle perçoit comme une "américanisation". La Corée apporte un "plus" : une touche asiatique appuyée. Sa culture de masse est perçue comme n'étant ni américaine ni japonaise dans des pays émergents où la culture locale n'a pas les moyens de satisfaire quantitativement de nouvelles demandes. C'est une "culture-fusion" : expression culte dans la région, qui renvoie à une modernité à la fois cosmopolite et "asiatisée". Une culture de masse dont la Chine ne peut pas (encore) être la matrice en raison des vestiges du socialisme. Le Japon en reste le grand foyer, mais son image est desservie par son association avec l'Amérique dont il apparaît comme l'émule.
Elle met aussi en scène une valeur cardinale en Asie : l'endurance. Muée parfois en obstination dans le cas des Coréens, elle a pris la dimension de trait majeur du tempérament national. Le "han", mot sino-coréen, désigne ce sentiment amer dans lequel se mêlent peine et amertume provoquées par les efforts non récompensés et les attentes déçues. Le han, qui "prend aux tripes" et dont les Coréens (du Sud comme du Nord) ont tendance à penser qu'il est unique à leur peuple, nourrit une dramatisation très "latine" des émotions que véhiculent inlassablement chansons populaires, romans et cinéma.
Passée en quelques décennies de l'ordre confucéen au consumérisme, la société contemporaine est animée de deux mouvements divergents : l'un tend à esquiver les contraintes, l'autre adhère, non sans frustration, au formalisme traditionnel, synonyme de statut social. L'esquive se manifeste par exemple dans l'effondrement de la natalité : les Coréennes, émancipées, se dérobent aux contraintes de l'ordre patriarcal. Leur "pas de côté" consiste à retarder la naissance du premier enfant (le taux de fécondité est tombé à 1,2 enfant en dix ans) et à divorcer : 46 % des couples se séparent au cours des trois premières années de mariage.
Pour en finir avec Mao
© le point 01/06/06 - N°1759 - Page 124 - 2273 mots
Extraits :
Mao millionnaire
Peut-être n'est-il pas déraisonnable qu'un chef d'Etat ait droit à des villas et à bien d'autres formes de luxe, mais Mao se passait ses fantaisies alors même qu'il faisait exécuter nombre de ses concitoyens pour avoir détourné une simple fraction de ce qu'il dilapidait ainsi. Et il se donnait en outre les gants de faire la morale et d'imposer l'abstinence, n'hésitant pas à se faire représenter occupé à « servir le peuple ». Cette morale double trahissait évidemment un grand cynisme.
Le domaine de la vie courante dans lequel elle causa le plus de souffrances fut celui de la sexualité. Mao faisait endurer à son peuple des contraintes extrêmement puritaines. Des conjoints en poste dans des localités ou des régions différentes n'avaient le droit d'être ensemble que douze jours par an, si bien que des dizaines de millions d'hommes et de femmes étaient condamnés à une abstinence sexuelle presque totale le reste du temps. Quiconque tentait de soulager en catimini ses frustrations risquait d'être la cible d'humiliations publiques. Un Chinois patriote qui avait regagné la « mère patrie » fut obligé d'afficher au-dessus de son lit, dans le dortoir où il couchait, une autocritique dans laquelle il s'accusait de s'être masturbé.
Et Mao, pendant ce temps, s'offrait tous ses caprices sexuels dans le plus grand secret. Le 9 juillet 1953, l'armée reçut l'ordre de sélectionner des jeunes femmes dans ses troupes de spectacle, afin de former une troupe spéciale affectée à la garde prétorienne. Toutes les personnes concernées savaient pertinemment que sa principale fonction serait de garnir le lit de Mao. Peng De-huai, le commandant en chef de l'armée, baptisa l'opération « la sélection des concubines impériales » - une remarque qui devait lui coûter cher dans les années à venir. En tout cas, elle ne fit ni chaud ni froid à Mao, et d'autres troupes de spectacle de l'armée firent office de proxénètes. En plus des chanteuses et des danseuses, les infirmières et les femmes de chambre employées dans les villas de Mao étaient triées sur le volet, afin de constituer un véritable vivier où il pouvait puiser à sa guise chaque fois que l'envie lui en prenait.
Quelques-unes de ces femmes recevaient de Mao des gratifications, tout comme ses collaborateurs particuliers et les membres de sa famille.Ces sommes relevaient de ses dépenses courantes, mais il tenait toujours à autoriser lui-même chaque paiement. Très conscient de la valeur de l'argent, il vérifia longtemps les comptes de sa maisonnée avec l'âpreté d'un paysan.
Les largesses consenties par Mao provenaient d'un compte personnel secret, appelé le « compte spécial ». C'était là qu'il déposait les droits d'auteur que lui rapportaient ses livres, car, en sus de tous ses autres privilèges, il avait celui d'accaparer le marché du livre en forçant toute la population à acheter ses propres oeuvres, tout en empêchant la grande majorité des écrivains de faire publier les leurs. A son plus haut, le crédit de ce « compte spécial » dépassait nettement 2 millions de yuans, une somme astronomique. Pour se faire une idée de ce qu'elle représentait, il faut savoir qu'en moyenne les collaborateurs particuliers de Mao gagnaient 400 yuans par an. Dans les meilleures années, un paysan pouvait en gagner une poignée. Et même les privilégiés ne parvenaient à en économiser que quelques centaines.
La Chine maoïste ne produisit qu'un seul millionnaire : Mao.
Prêt à sacrifier 300 millions de Chinois
Cette famine fut la pire du XXe siècle - et même de toute l'Histoire. Mao causa sciemment la mort de [ces] dizaines de millions de personnes en les affamant et en les surchargeant de travail. Au cours des deux années critiques de 1958 et 1959, les seules exportations de céréales, qui se montaient presque exactement à 7 millions de tonnes, auraient fourni l'équivalent de plus de 840 calories par jour à 38 millions d'êtres humains - ce qui fait la différence entre la vie et la mort. Et encore ne s'agit-il que des seules céréales ; mais la viande, l'huile de cuisine, les oeufs et les autres denrées étaient également exportés en énormes quantités. Si tous ces produits alimentaires avaient été écoulés sur le marché intérieur ou distribués avec humanité, il est fort probable que pas un seul Chinois ne serait mort de faim.
A vrai dire, Mao avait prévu un nombre de victimes plus considérable encore. Même si le Grand Bond n'avait pas pour objectif d'éliminer des Chinois, Mao était tout prêt à ce qu'il y eût des hécatombes et avait même laissé entendre aux autres dirigeants qu'ils ne devraient pas être choqués si cela arrivait. Au congrès de 1958, où fut donné le coup d'envoi du Grand Bond, il expliqua à son auditoire que, si des gens mouraient par suite de la politique menée par le Parti, il fallait ne pas s'en effrayer, mais s'en réjouir. « Ne serait-ce pas désastreux si Confucius était encore vivant ? » déclara-t-il, avant de poursuivre : « [Le philosophe taoïste Tchouang Tseu] avait eu raison de se distraire et de chanter quand sa femme mourut. Quand quelqu'un meurt, on devrait fêter l'événement. » Et d'ajouter : « [La mort] est véritablement une cause de réjouissance [...]. Puisque nous croyons à la dialectique, nous ne pouvons pas ne pas voir en elle un bienfait. »
Cette « philosophie » à la fois désinvolte et macabre fut transmise d'échelon en échelon jusqu'aux cadres de base. Lorsque dans le comté de Fengyang, dans l'Anhui, un responsable du Parti fut mis en présence des cadavres de tous ceux qui étaient morts de faim et d'épuisement, il répéta presque mot pour mot les propos de Mao : « Si les gens ne mouraient pas, ils ne pourraient bientôt plus tenir tous sur notre planète ! Les gens vivent, puis ils meurent. Qui ne meurt pas ? » II fut interdit de porter le deuil et même de pleurer, puisque Mao avait dit qu'il fallait se réjouir de la mort des gens.
Elle présentait en effet à ses yeux des avantages très concrets. « Les décès ont leur utilité, dit-il à de hauts responsables le 9 décembre 1958. Ils permettent de fertiliser les terres. » En conséquence, les paysans reçurent l'ordre de semer et de planter sur les parcelles où l'on inhumait les morts, ce qui en mit beaucoup au supplice.
Nous pouvons aujourd'hui dire avec certitude de combien de Chinois Mao était prêt à se débarrasser. « Nous sommes prêts à sacrifier 300 millions de Chinois à la victoire de la révolution mondiale », avait-il déclaré à Moscou en 1957 - soit la moitié de la population d'alors. Il le confirma devant le congrès du Parti, le 17 mai 1958 : « Ne faites donc pas tant d'histoires à propos d'une guerre mondiale. Au pis, elle fera des morts [...]. La moitié de la population disparaîtrait - c'est déjà arrivé plus d'une fois dans l'histoire chinoise [...]. Le mieux, c'est qu'une moitié de la population reste en vie, sinon au moins un tiers... »
Mao ne songeait pas seulement à la guerre. Le 21 novembre 1958, évoquant devant ses proches conseillers les projets qui exigeaient une énorme main-d'oeuvre, comme les campagnes d'irrigation et la fabrication de l'« acier », il déclara, reconnaissant de façon implicite et presque cavalière que les paysans n'avaient pas de quoi manger et devaient se tuer à la tâche : « En travaillant ainsi, avec tous ces projets, la moitié des Chinois devront peut-être mourir. Si ce n'est pas la moitié, ce sera peut-être un tiers, ou un dixième - disons 50 millions de gens. » Conscient de ce que de telles remarques pouvaient avoir de choquant, il chercha aussitôt à dégager sa responsabilité : « Cinquante millions de morts, poursuivit-il, cela pourrait me coûter ma position, cela pourrait même me coûter ma tête [...], mais si vous insistez, il faudra bien que je vous laisse faire, et vous ne pourrez pas me blâmer quand les gens commenceront à mourir. »
Le supplice de Liu-Shao Chi (président de la République chinoise)
Il se tenait informé par le menu des souffrances de Liu. On prit des photographies le montrant en proie à des douleurs si violentes qu'il écrasait de ses mains deux épaisses bouteilles en plastique. En avril 1969, lorsque le IXe Congrès se réunit enfin, Mao annonça d'un ton qui ne feignait même pas la pitié que Liu était mourant.
Dans ses moments de lucidité, celui-ci retrouvait toute sa dignité. Le 11 février 1968, il avait écrit un ultime plaidoyer, dans lequel il dénonçait le comportement dictatorial de Mao, qu'il faisait remonter aux années 1920. Après quoi, il s'enferma dans le silence. Mao ne pouvait exercer pleinement son pouvoir qu'en brisant les gens, mais Liu, jusqu'au bout, refusa de ramper.
Par une froide nuit d'octobre, à demi-nu sous une courtepointe, l'ancien président de la République fut embarqué dans un avion à destination de Kaifeng. Là, c'est en vain que les médecins locaux demandèrent à le faire radiographier ou hospitaliser. La mort survint quelques semaines plus tard, le 12 novembre 1969. Au total, Liu avait enduré trois années de calvaire physique et mental. Il fut incinéré sous un pseudonyme, le visage enveloppé d'un linge blanc. Le personnel du crématorium avait reçu l'ordre d'évacuer les lieux sous prétexte que le mort souffrait d'une maladie mortelle hautement contagieuse.
L'invraisemblable conclusion de l'histoire de Liu est que, du vivant de Mao, sa mort ne fut jamais rendue publique. Cette étrange discrétion (la plupart des dictateurs aiment à danser sur la tombe de leurs ennemis) montre à quel point Mao se sentait en situation précaire. Il redoutait que la nouvelle, si elle se répandait, ne déclenchât une vague de compassion pour le défunt, qu'il continua donc de diaboliser. Sa vengeance, Mao l'avait enfin exercée en le faisant mourir lentement et douloureusement, mais elle lui laissa certainement un goût amer.
Nixon ridiculisé
Lorsqu'il fut informé de la teneur des premiers entretiens, Mao exulta et il observa devant la crème de ses diplomates : « De singe qu'elle était, l'Amérique commence à se changer en homme, ce n'est pas encore tout à fait un homme, la queue est encore là [...], mais ce n'est plus tout à fait un singe, c'est un chimpanzé, et sa queue n'est pas très longue. » « L'Amérique devrait recommencer sa vie », proclama-t-il, filant toujours sa métaphore darwinienne qui assimilait les Etats-Unis à un primate inférieur en train de se transformer lentement. « La voilà, l'évolution ! » dit-il. Chou compara le président américain à une fille de joie « qui se fait belle et vient s'offrir à la porte ». Ce fut pendant cette première visite de Kissinger que Mao en arriva à la conclusion qu'il pourrait manipuler Nixon et parviendrait à obtenir toutes sortes d'avantages des Etats-Unis, sans même avoir à tempérer sa tyrannie ni ses éclats antiaméricains.
[...]
L'entrevue fut assez brève, puisqu'elle ne dépassa pas soixante-cinq minutes (ce fut la seule rencontre entre Nixon et Mao au cours de ce voyage), et Mao déjoua toutes les tentatives que faisaient les Américains pour introduire des questions sérieuses ; non pas à cause de son état de santé, mais parce qu'il ne voulait pas que ses hôtes puissent conserver trace de ses positions. Rien ne devait écorner l'image de héraut de l'antiaméricanisme qu'il voulait donner. S'il avait fait venir le président américain à Pékin, c'était pour la renforcer et non l'inverse. Aussi, lorsque Nixon proposa d'aborder « les questions d'actualité, comme Taïwan, le Vietnam et la Corée », Mao adopta la pose de l'homme au-dessus de tout cela. « Ces questions ne sont pas de celles que l'on doit discuter chez moi, dit-il en se drapant dans un noble détachement. Vous aurez tout loisir d'en parler avec le Premier ministre. » Et il ajouta : « Je n'ai guère envie de me plonger dans tous ces problèmes difficiles. » Puis il coupa court aux considérations des Américains en déclarant : « Me permettez-vous de vous suggérer d'abréger un peu cette mise au point ? » Comme Nixon parlait toujours de trouver un « terrain d'entente » afin d'édifier « une structure de paix à l'échelle mondiale », Mao cessa ostensiblement de l'écouter ; il se tourna vers Chou pour lui demander l'heure et lâcha : « N'avons-nous pas assez parlé comme ça ? »
Mao veilla soigneusement à ne faire à Nixon aucun compliment, alors que celui-ci et Kissinger rivalisaient de flatteries à son égard. Quand Nixon lui dit que ses « écrits [...] [avaient] mis une nation en mouvement et changé le monde », Mao ne le remercia pas et ne fit qu'un commentaire, plutôt condescendant, à son endroit : « Votre livre, "Six crises", n'est pas si mal. »
Au contraire, il adopta le ton de la plaisanterie pour rabaisser les deux Américains et voir combien de couleuvres ils seraient disposés à avaler. Lorsque Nixon déclara qu'il avait « lu les poèmes et les discours du président » et qu'il savait avoir « affaire à un philosophe de profession », Mao se détourna pour regarder Kissinger, puis il demanda :
Mao : II est docteur en philosophie, lui ?
Nixon : II est docteur en matière grise.
Mao : Et si on lui demandait d'être le principal orateur aujourd'hui ?
Mao ne cessait d'interrompre Nixon pour lancer des pointes comme : « Nous ne devons pas monopoliser la conversation tous les deux. Ça n'ira pas du tout si nous ne laissons pas le Dr Kissinger placer un mot. » II manquait aussi bien aux règles du protocole qu'à celles de la courtoisie la plus élémentaire et se montrait ouvertement désobligeant envers le président américain. Jamais il n'eût osé se conduire de la sorte avec Staline. Mais après avoir donné de l'importance à Kissinger aux dépens de Nixon, il n'invita pas pour autant le conseiller américain à exposer ses vues. Il se contenta d'échanger avec lui quelques bons mots sur les « jolies filles [qu'il utilisait] comme couverture à ses voyages secrets ».
«Mao. L'histoire inconnue», de Jung Chang et Jon Halliday, traduit de l'anglais par B. Vierne et G. Liebert (Gallimard, 843 pages, 28 E).
jeudi, juin 08, 2006
Sportif = QI a zero
Hier sur TF1, les commentateurs :
- L’équipe de Corée
- Vous voulez dire la Chine
- Oui, c’est ça
On n’imagine pas un France – Italie où le commentateur confondrait l’Italie avec la Suisse. Mais on est en France & c'est des sportifs ... alors.
Extrait :
epuis une dizaine de jours, c'est le seul sujet de discussion en Algérie comme au Maroc : comment voir les matches de la Coupe du monde sans avoir à céder au "chantage" du groupe saoudien ART, qui a obtenu de la FIFA (Fédération internationale de football) le monopole de la diffusion pour le Maghreb et le monde arabe ? La situation de la Tunisie, seule qualifiée pour la Coupe du monde, est un peu à part : des négociations sont en cours afin que les matches de l'équipe nationale soient retransmis sur une chaîne publique.
Le groupe ART s'est arrangé pour que seules les cartes d'abonnement d'une année, les plus chères, soient disponibles. Beaucoup de passionnés de football se sont résignés à payer l'équivalent de 100 euros, soit le smic algérien, pour voir les matches. Ils sont pourtant plus nombreux à ne pas céder, convaincus qu'ils pourront, en balayant les chaînes en clair sur les satellites, réussir à voir les matches, quitte à se passer des commentaires, en arabe ou en français.
mercredi, juin 07, 2006
lundi, juin 05, 2006
Third culture
Extrait :
Selon Mme Houdebine, l'exilé construit sa personnalité dans une sorte "d'entre langues". Cette complexité est souvent ressentie par les enfants d'immigrés dont les parents parlent entre eux la langue du pays d'origine, qui devient alors "la langue des adultes, une langue d'écoute et non de parole". Cette situation étrange a des aspects positifs dans la mesure où les parents apparaissent comme un couple uni. Mais elle a aussi des conséquences négatives : pour l'enfant, l'exclusion peut être source d'angoisse.
C'est ce qui se passe, souligne M. Hamad, lorsque les parents ont une volonté d'intégration trop exclusive qui les amène à ne rien transmettre de leur propre culture. L'enfant perçoit cette langue d'origine comme un chemin qui ne mène nulle part. Ou encore, lorsque l'exil est considéré comme provisoire, avec l'idée du retour au pays, la famille inculque les valeurs d'une société figée. Si bien que les enfants deviennent étrangers aux deux mondes et aux deux cultures. C'est souvent le cas pour les jeunes des banlieues.
Selon M. Hamad, ils deviennent "frontaliers" : "comme s'ils découvraient que la loi de l'autre est relative, ils la transgressent allègrement, et font à l'extérieur ce qu'ils ne feraient pas chez eux". Le psychanalyste voit le remède dans une politique de développement de l'arabe littéral, qui pourrait être proposé en option au collège. Une réflexion qu'il est d'autant plus opportun de mener que le Sénat s'apprête à examiner, à partir du 6 juin, le projet de loi sur l'immigration, qui subordonne l'obtention de la carte de résident à une connaissance suffisante du français.
Car, pour construire une identité "plurielle", il ne faut pas renier ses origines. Ainsi, cette jeune mère ukrainienne, mariée à un Français, se félicite d'avoir résisté aux pressions de l'enseignante de la maternelle, et continué à parler russe avec sa fille Léna. "Aujourd'hui, en fin de CP, Léna sait lire dans les deux langues et elle est première de sa classe", constate-t-elle.
Parce que la langue sert avant tout à établir des relations sociales, les enfants éduqués dans le pays d'accueil par l'école et les contacts avec les autres enfants "bricolent" une identité différente de celle de leurs parents et de celle du pays où ils vivent. "Ils sont ce que les Anglo-saxons appellent des "third culture", des enfants d'une troisième culture", indique la psychologue Barbara Abdelilah-Bauer (Le Défi des enfants bilingues, éd. La Découverte, 192 p., 15 €). Ces enfants ne se sentent pas possesseurs de deux moyens d'expression interchangeables, mais riches de plusieurs cultures. Et beaucoup d'entre eux, toute leur vie durant, ne pourront exprimer adéquatement certaines idées que dans leur langue d'origine.
Chronique cinema : quel cinema
Oxhide de Liu Jia Yin
On annonce dans le synopsis :
Le père se dispute sans cesse avec sa femme et sa fille qui l'encouragent à relancer et à moderniser le commerce. Mais le père, trop fier, s'y refuse.
D’abord le film ne parle pas que de cela, les relations père fille sont plus importantes et puis la "modernisation" … c’est juste faire des rabais aux clients.
C’est un film impressionnant, de la vie quotidienne en macro. Plan fixe. La caméra ne couvre qu’une petite partie de la scène. On attend qu’un objet ou un personnage rentre dans le cadre, patiemment.
Quant à la séance, du délire. Ca fait longtemps que j’avais pas vu une aussi mauvaise projection (et dans un cinéma d’art & essais en plus) .
Je me demande quelle est la volonté d’une salle qui massacre une projection.
1 – Pas d’affiche du film devant la salle, juste un bout de papier. C’est si difficile que cela d’imprimer l’affiche en format A4 ?
2 – La projection du film en direct. Les séances sont annoncées sur Allociné : Film 10 min après.
En commencent la séance en direct, beaucoup de personnes n’ont pu voir le début du film.
3 – Pas de son pendant les 10 premières minutes du film.
4 – les lumières ne se rallument pas à la fin de film.
Pour les 2 derniers points, je suis allez voir le projectionniste.
Ses explications :
Point 3 : C’est un film en vidéo, c’est une vieille cabine, etc…
Point 4 : C’est un film en vidéo, c’est une vieille cabine, on ne peut pas mettre de sotch pour déclencher la lumière.
Je pense que quand je paye une entrée plein tarif, je peux espérer voir le film dans de bonnes conditions.
Je pense que quand on lance des films dans un cycle "Cinéma Découverte" qui sont selon MK2 & Fondation Gan pour le cinéma : "Superbes & Originaux". On se doit de les respecter.
Hooligans de Lexi Alexander
Ca ressemble à un Disney. Au bout de 10 min, on sait déjà qui joue le rôle du bon, du méchant, du traître. Quel drôle d’idée de tourner sous forme de video-clip les scènes de bagarres entre hooligans. Cela fait un peu apologie de la violence : On est des mecs, on a des couilles, on se bat avec nos poings en balançant des canettes de bières avec de la grosse musique derrière. Puis on va au pub boire des bières entre potes. Il paraît que l’equipe de réalisation était constitué principalement de filles. C'etait pour se trouver un mec ? Un hooligans seed-dating ?
dimanche, juin 04, 2006
Les pauvres
- Ils s'en sortiront jamais comme ça.
- Ils économisent jamais un rond.
- Ca leur va bien d'etre pauvre en définitive.
- C'est ça les pauvres.
vendredi, juin 02, 2006
Droits des bloggeurs & des salaries
Maître Murielle Cahen, avocate à la Cour de Paris, spécialiste du droit des technologies de l'information et de la communication.
(Atelier groupe BNP Paribas- 30/05/2006)
Propos recueillis par Ornella Nomber pour l'Atelier
Extrait :
Maître Murielle Cahen - La jurisprudence est pauvre en matière de blog et aucune décision en France n’existe concernant cette question. Les blogs étant des sites personnels, leurs auteurs sont considérés comme des non professionnels, dès lors le secret des sources journalistiques a peu de chance de leur être appliqué puisqu’il s’agit d’un droit lié à l’exercice du journalisme dans le cadre professionnel. Faire bénéficier l’ensemble des bloggeurs au droit de non divulgation des sources c’est dans ce cas les soumettre à la réglementation concernant la presse en général.
L’article premier de la loi du 10 juillet 1991 sur le secret des correspondances privées émises par voie de télécommunication, garantit le secret des correspondances, dont la violation tombe sous le coup de la loi pénale (article 226-5 du Code pénal). Dès lors, l’employeur ne peut en principe pas accéder aux dossiers personnels et aux mails de ses salariés. Cependant, l’employeur a sur ses salariés un droit de surveillance et peut à la condition que cela soit porté à la connaissance du salarié considéré (article L.121-8 du Code du travail) vérifier le contenu de l’ordinateur si les intérêts et le bon fonctionnement de l’entreprise l’exigent. Des risques et évènements particuliers peuvent toutefois justifier l’accès aux fichiers personnels des salariés par l’employeur (Social 17 mai 2005) sans que ces derniers ne soient prévenus. La violation du secret commercial pourrait justifier des circonstances exceptionnelles permettant à l’employeur de contrôler les mails et les fichiers personnels de ses salariés et ainsi porter atteinte au secret des correspondances.
S’exprimer sur son travail n’est pas en soi problématique. La liberté d’expression reste un principe fondamental qu’il convient de prendre en compte. La plus haute juridiction française n’hésite pas à affirmer que : "Sauf abus, le salarié jouit, dans l’entreprise et en dehors de celle-ci, de sa liberté d’expression à laquelle seules des restrictions justifiées par la nature de la tâche à accomplir et proportionnées au but recherché peuvent être apportées." (Cour de cassation, soc. 22 juin 2004 : Bull. 2004 n° 175)
Ainsi, les salariés bénéficient de la liberté d’expression mais avec deux limites qui sont, d’une part l’abus et d’autre part, les restrictions qui peuvent être apportées à cette liberté par l’employeur. Abuser de sa liberté d’expression dans et hors de l’entreprise peut constituer une faute. L’abus de la liberté peut ainsi se caractériser par la tenue de propos diffamatoires, injurieux ou ayant un caractère excessif ; ou lorsque les propos visent à déstabiliser ou perturber le fonctionnement de l’entreprise.
L’employeur ne peut pas exiger des salariés qu’ils ne s’expriment pas sur les blogs mais les salariés, en raison de leurs fonctions particulières ou d’obligations professionnelles de secret ou de confidentialité, pourront être tenus de ne pas y révéler certaines informations.
jeudi, juin 01, 2006
Familles de France
Ségolène Royal défie Nicolas Sarkozy sur son terrain, la sécurité. En visite, mercredi 31 mai, à Bondy, une commune de Seine-Saint-Denis située au coeur des violences urbaines de novembre 2005 et proche de Montfermeil, où des incidents ont ressurgi, la candidate à l'investiture du PS pour 2007, s'est attaquée à un sujet "longtemps minimisé par la gauche" mais qui constitue d'abord à ses yeux "la faillite du ministre de l'intérieur".
Lors d'une réunion publique tenue en présence du maire PS, Gilbert Roger, et de l'ancienne garde des sceaux et députée de la circonscription, Elisabeth Guigou, Mme Royal a présenté, sur un ton un peu martial, une panoplie de mesures pour "recadrer" les jeunes fauteurs de troubles et "remettre au carré" les familles. "Il faut une reprise en main lourde", a insisté la présidente socialiste de la région Poitou-Charentes, pour répondre à ce qu'elle a maintes fois décrit comme "une production massive de la violence". Ainsi, au niveau de l'école primaire, Mme Royal envisage-t-elle, "au premier acte d'incivilité" de l'enfant, d'obliger les parents à suivre "un stage dans des écoles de parents", et la "mise sous tutelle provisoire" des allocations familiales.
Au niveau du collège, elle prône le placement "d'office" des élèves "qui font la loi et pourrissent la totalité d'un établissement scolaire" dans des "internats-relais". Ces internats, a expliqué Mme Royal, "c'est un appartement qu'on libère dans un quartier avec des éducateurs sportifs, des jeunes enseignants et des jeunes retraités". Elle en revendique l'idée : "Je les avais créés lorsque j'étais ministre de l'enseignement scolaire (de 1997 à 1999) et puis ça s'est arrêté". Mme Royal réclame aussi l'instauration d'un "nouveau métier", des éducateurs sportifs qui assisteraient, dans chaque classe, les professeurs, pour veiller à "la discipline". - "Des gardes du corps ?", l'a interrompu un jeune dans la salle. - "Des gardes du corps sportifs, pourquoi pas ?", a répondu sans se démonter Mme Royal. Il faudrait aussi, a-t-elle complété en insistant sur le rôle des services publics et des collectivités locales, réduire la taille des collèges pour qu'ils ne dépassent pas le seuil de 400 ou 500 élèves.
"Au premier acte de délinquance" à partir de 16 ans, âge qui met fin à la scolarité obligatoire, elle recommande le placement d'office dans "des établissements à encadrement militaire" pour s'y consacrer, notamment, à des projets "à vocation humanitaire". "La suppression du service militaire a été une erreur, il faut en inventer un nouveau", a lancé Mme Royal. Pour elle, la police doit rester cantonnée à la "grande criminalité". "C'est cela l'ordre juste", a-t-elle expliqué.
Certaines de ses propositions figurent, de façon plutôt floue, dans le projet provisoire du PS, qui mentionne "une présence plus forte des adultes dans les établissements" et la "construction d'internats scolaires". Mais à ce stade, il n'y a rien sur la mise sous tutelle des allocations familiales. En 1998, Jean-Pierre Chevènement avait plaidé auprès de Lionel Jospin pour la suspension de ces allocations, l'exclusion définitive des mineurs de 16 ans qui perturbent la vie scolaire, et l'instauration d'internats. Ces propositions avaient déclenché un tollé, mais Mme Royal avait apporté son soutien à l'ancien ministre de l'intérieur.