vendredi, décembre 29, 2006

Les humains à se vendre

On les observe dans la finance, les jeunes loups fait sur le même moule. Mais ils n’ont pas conscience que justement, ils sont fait dans le même moule pour être interchangeable. Pris, utilisé, jeté.


Maux du capitalisme
LE MONDE 10.11.06
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Le Monde.fr


Extrait :
Fatigue d’être soi, perte de confiance dans l’avenir, sentiment d’inutilité et de vide intérieur : l’humeur jubilatoire qui dominait la révolution individualiste des années 1970-1980 s’est incontestablement dissipée. Mais comment comprendre que la civilisation de la jouissance ait pu en venir à cohabiter avec un tel approfondissement de la difficulté à vivre ? Ce paradoxe – il est frappant de le constater – incite un nombre croissant d’observateurs à réévaluer l’importance des « sentiments moraux » dans le développement des sociétés capitalistes de consommation, qu’il s’agisse du mépris, de la déception ou du désir d’être reconnu.

Mais « la société du mépris » ne s’arrête pas là. Axel Honneth met aussi au jour les « évolutions pathogènes » du capitalisme mondialisé. En effet, si les possibilités d’épanouissement individuel se sont élargies au cours des dernières décennies (avec l’éducation, le temps libre, les voyages), le principe de réalisation de soi se trouve en vérité récupéré et instrumentalisé au profit de l’idéologie managériale de la performance. L’énorme pression néolibérale contraint en effet les humains à se vendre en permanence tels des produits normés, substituables et sériés. Au lieu de « s’auto-reconnaître » comme un être unique, l’individu, condamné à choisir « entre une originalité mise en scène pour des raisons stratégiques et un mutisme pathologique », inclinera dès lors à développer un rapport de plus en plus marchand à lui-même et aux autres.

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